Chapitre 2 (la doublure)

Publié le par Aphrodite

Chapitre 2 : Une soirée pas comme les autres

 

Nous arrivâmes devant chez Lucie et je commençais déjà à trembler à l’idée de me déhancher dans une discothèque ou je ne connaitrais personne d’autre que mon acolyte. Lucie me fit un sourire avant d’ouvrir sa porte comme pour essayer de me rassurer.

 

- Allez ! Ne sois pas angoissée comme ça Juliette, ça va devenir contagieux !

- Excuse-moi mais je n’ai pas l’habitude de sortir comme toi…

- Tu as peur de quoi au juste ?

- De rien ! Ne t’inquiète pas pour moi.

 

Je ne lui disais pas un strict mot de la vérité ! J’étais une femme très anxieuse et je m’inquiétais pour un oui ou un non. Aller à une soirée dansante ou les couples étaient déjà formés, ça allait encore, car personne ne me dévisageait ou me déshabillait du regard, mais aller à une soirée, tard le soir, dans une grande pièce remplie de célibataire avec de la musique à fond, ou tout n’était qu’apparence et illusions ça me dérangeait beaucoup plus. On allait me détailler de la tête aux pieds et ça, je ne le supportais pas…

 

- J’ai cette robe la, me proposa Lucie, ou bien celle-ci ?

- Euh… la première est un peu trop sexy à mon goût, je préfère la seconde…

- Arrête Juliette ! Tu as une poitrine magnifique et tes superbes cheveux bouclés vont retomber sur tes épaules, elle sera sublime sur toi cette robe ! Tiens d’ailleurs je te l’offre…

- Non, vraiment je…

- Juliette ? Insista-t-elle !

- Bien, je la mettrais ! Mais je te préviens tu as intérêt à en mettre une aussi sexy !

- Bien sur, que crois-tu ? Que je vais te laisser mettre le grappin sur tous les beaux mecs dans la salle ?

 

Je rougissais. Elle disait n’importe quoi. La seule chose que j’aimais chez moi c’était mes cheveux étonnamment bouclés et brillants… Une vraie publicité pour shampoing !

Je filais vers sa salle de bain et enfilais la robe qui ne faisait qu’un avec ma peau. Elle était si légère que j’avais l’impression d’être nue et tous ces strass me donnaient mal à la tête. Mais je savais que je ne pouvais y échapper alors j’oubliais vite mes états d’âme. Je sortais ma petite trousse de maquillage de mon sac et y sortait un gloss et un crayon noir. Mes yeux étaient verts et le crayon noir était celui qui les faisaient le mieux ressortir. Je passais le gloss, histoire de pulper mes lèvres qui étaient minces et passait ensuite le fameux crayon sous mes yeux. Je me retournais et Lucie était déjà prête. Epoustouflante ! Je la trouvais si jolie avec ses grands yeux noirs et son sourire qui ne manquait pas de faire remonter ses pommettes adorables. Ses cheveux blonds étaient coupés en dégradé et lui arrivaient juste en dessous du menton pour les plus longs. Elle n’avait rien à envier aux superbes jeunes mannequins qui posaient sur les plus grands magazines de mode.

 

- Juliette tu es… wouahhh !

- Arrête, ne dis pas de bêtises ! Tu t’es regardé toi au moins ? Tu es sublime !

- Tu rigole ? Avec ma poitrine qui n’en ai pas une et mes fesses plates ?

- Roohhh ! Allez arrête de te plaindre ! On y va ?

- Et c’est partiiii !

 

Nous descendîmes les escaliers deux par deux comme si nous étions pressées de rejoindre de futurs prétendants sur une piste de danse enflammée.

Une fois arrivées, un mec, plutôt mignon, se chargea de prendre nos vestes et nous donna en échanges deux coupons pour les récupérer plus tard. En rentrant, mes craintes s’affirmaient. Les hommes célibataires et intéressés nous regardaient de haut en bas, en détaillant chacune des parcelles de notre corps ou du moins, de ce qu’ils en voyaient. Les plus entreprenants, nous regardaient de la tête aux pieds en finissant par enfin nous regarder dans les yeux et nous faire un petit sourire qui en disait long, et puis, les plus timides, nous regardaient dans les yeux et détournaient leurs regards dés qu’ils voyaient que nous le leur retournions !

Je sentais mes paumettes devenir très rouges et je commençais à avoir de grosses bouffées de chaleur. Heureusement le noir cachait tout cela…

 

- Regarde le type la bas ! Il vient vers toi, me fit remarquer Lucie

- Mais non, il vient pour toi, c’est sûr…

- Juliette, tu es splendide ! Ai confiance en toi, je vais nous prendre un verre !

- Hey…

 

Elle était déjà partie vers le bar, pendant que je restais plantée la au milieu de la piste de danse. Oh non ! un slow ! Et ce mec qui était à deux pas. Je m’efforçais de rester calme !

 

- Bonsoir, commença l’inconnu.

- Bonsoir ! Mon amie va revenir, vous pouvez l’attendre si vous voulez…

- Votre amie ? Je ne l’ai pas remarquée ! Je n’ai vu que vous !

 

Oulala ! Mon cœur dû faire un bond dans ma poitrine mais je tentais de me calmer. J’étais ridicule de réagir ainsi pour un simple inconnu. Je relevais la tête et prit la peine de le regarder un peu plus longuement. Il était grand, brun, la peau matte et un sourire ravageur. Sa chemise étroite laissait transparaitre sa musculature plutôt bien travaillée. Ca y est ! je n’avais plus les idées très claires alors je lui souriait pour cacher ma maladresse.

 

- Vous dansez ? me demanda-t-il.

- Je suis mauvaise danseuse !

- Ne vous inquiétez pas, je suis un piètre danseur moi aussi.

 

Sans que j’eu le temps de rétorquer quoi que ce soit, il prit ma main et m’attira contre lui, bien plus prêt que je ne l’aurais souhaité. Mais cela n’était pas désagréable. Je posais mes mains sur ses épaules, et lui, posa les siennes sur mes hanches. Ses mains étaient aussi douces qu’une caresse, et ses yeux plongés dans les miens, me donnaient envie de m’y perdre et me fit tout oublier. Même Lucie…

 

- Oh pardon ! Je retourne vers le bar…

- Non, non, reste ici !

- Non ne t’inquiète pas Juliette, je vais retourner vers ce joli mec qui m’a accosté prés du bar ! On se dit à demain ?

- Mais je…

- Je vous ramènerais si vous voulez ? Coupa le bel inconnu.

- Et bien… on ne se connait pas… je ne veux pas vous déranger.

- Allez Juliette, insista Lucie. C’est demandé si gentiment ! Tu ne peux pas refuser !

 

Je la dévisageais ! Elle avait du culot de me forcer la main pour rentrer avec un inconnu dont je ne savais strictement rien. C’était peut être un fou. Je me retournais vers lui et il me fit un sourire qui ne me laissa pas indifférente. D’ailleurs il ne me laissait pas du tout indifférente ! Mais je ne savais même pas son prénom !

 

- Je m’appelle Enzo et je suis tout à fait équilibré ! Promis, je vous ramène dés que vous le souhaitez !

- Alors ramenez-moi maintenant, dis-je gênée.

- Très bien ! Allons reprendre nos manteaux.

- Bonne soirée Juliette, me lança Lucie sur un ton plein de sous-entendus…

 

Je ne prit pas la peine de lui répondre, et me retournais vers le jeune homme qui me prit par la main. J’eu un moment de recul mais qui fût de courte durée ! Se tenir par la main était le meilleur moyen pour ne pas se perdre dans la foule ! Nous arrivâmes vite vers les manteaux, Ce beau brun avait l’air d’être un habitué.

 

- Les numéros 100 et… Quel est le numéro de ton coupon Juliette ?

- Le 164…

 

Il avait retenu mon prénom ! Première bonne surprise. Une fois ma veste dans ses mains il prit la peine de me l’enfiler, tel un vrai gentleman. Puis il me tendit son bras afin que j’y pose ma main…

 

- Je voulais juste que vous soyez correct, n’en faîtes pas trop tout de même ! Dis-je en riant.

- Mais je ne me force pas, vous êtes ravissante et je voulais vous traiter avec le plus d’égards possible !

- Très bien ! Alors arrêtez de me vouvoyez !

- Ok mais toi aussi alors !

 

Encore une fois, il me prit par la main et me mena jusqu’à sa voiture en m’ouvrant la porte.

 

- Merci !

- Mais de rien très chère Juliette !

 

Puis il referma la porte et sautilla pour aller jusqu’à la sienne. Je redescendais le bas de ma robe à mes genoux, elle était bien trop courte à mon gout ! Il démarra le moteur et la musique se déclencha. Une musique aussi douce que l’étaient ses mains lors de notre danse…

 

 

©

Publié dans La doublure

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article